Cette poésie fut le mantra de Nelson Mandela, que non seulement il répéta de nombreuses fois en prison, mais qu’il mit en œuvre, par son exemplarité, tout au long de sa vie.
William Ernest Henley (1843-1903)
Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud.
Under the bludgeonings of fate
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate:
I am the captain of my soul.
Traduction française :
Dans les ténèbres qui m’enserrent
Noires comme un puits où l’on se noie
Je rends grâce aux dieux, quels qu’ils soient
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances
Je n’ai ni gémi ni pleuré
Meurtri par cette existence
Je suis debout, bien que blessé.
En ce lieu de colère et de pleurs
Se profile l’ombre de la Mort
Je ne sais ce que me réserve le sort
Mais je suis, et je resterai sans peur.
Aussi étroit soit le chemin
Nombreux, les châtiments infâmes
Je suis le maître de mon destin
Je suis le capitaine de mon âme.
Asimbonanga
Paroles
Asimbonanga
Asimbonang ‘uMandela thina
Laph’ekhona
Laph’ehleli khona
Asimbonanga
Asimbonang ‘umfowethu thina
Laph’ekhona
Laph’wafela khona
Sithi Hey, wena
Hey, wena Nawe
Siyofika nini la Siyakhona
Paroles (traduction française)
nous ne l’avons pas vu
nous n’avons pas vu Mandela
à l’endroit où il est
à l’endroit où il est retenu
nous n’avons pas vu notre frère
à l’endroit où il est
à l’endroit où il est mort
Nous disons: hé, vous
Hé, vous et vous
quand allons-nous arriver à notre but ?
Présentation de l’artiste :
Johnny Clegg (1953-2019) est un auteur-compositeur-interprète sud-africain et un danseur de danses zouloues. Les thèmes de ses chansons sont principalement axés sur la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, cependant Johnny Clegg refusait toute affiliation à une idéologie particulière. Il aura plutôt placé toute son œuvre sous le signe de la tolérance, l’acceptation et la fraternité entre les êtres humains.
Il fut l’inlassable défenseur de la culture africaine, notamment avec sa chanson la plus célèbre, Asimbonanga, qui rend hommage à Nelson Mandela, alors incarcéré depuis plus de vingt ans. Cette prise de position était d’autant plus courageuse que la simple évocation du nom du prisonnier était strictement interdite par le régime de Pretoria.
Pour conclure, Johnny Clegg a reçu de nombreux labels – zoulou blanc, universitaire, activiste, interprète. Dans le contexte de l’apartheid en Afrique du Sud, son interaction délibérée avec des travailleurs migrants zoulous et des musiciens de rue à Johannesburg a contribué à façonner son style de performance. Sa formation en anthropologie à l’Université du Witwatersrand lui a fourni un cadre d’interprétation avec lequel il pouvait partager encore davantage ses connaissances et expériences avec un public très varié et généralement engagé.